L’ASSEMBLÉE NATIONALE VOTE DES QUOTAS DE FEMMES DANS LES DIRECTIONS D’ENTREPRISES

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La proposition de loi adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale le 12 mai impose à l’horizon 2030 40% de femmes dans les postes de direction des grandes entreprises. Après avoir été leader sur les politiques de quotas au sein des conseils d’administration, la France poursuit la féminisation des instances de pouvoir au sein des entreprises.

La mesure concerne les entreprises de plus de 1000 salariés. L’article 7 de la proposition de loi prévoit de leur imposer un quota d’au moins 30% de femmes d’ici 2027 parmi les cadres dirigeants et les cadres membres des instances dirigeantes. Cette proportion devant atteindre 40% en 2030. Porté par La République En Marche, ce texte s’incrit dans le cadre d’une « égalité économique et professionnelle réelle » entre les femmes et les hommes.

10 ans après l’adoption de la loi Coppé ZImmerman qui a imposé les quotas dans les conseils d’administration, l’urgence est d’accélerer la parité dans les instances du pouvoir économique encore trop souvent masculins. «Les femmes siégant au conseil d’administration du CAC 40 sont passées de 10,5% en 2009 à 41,8% en 2018» rappelle equallywork sur son compte Instagram. Un résultat indiscutable. Marie Pierre Rixain (LREM), présidente de la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée nationale souligne que «le plafond de verre demeure une réalité».

Quand on légifère, on trouve des femmes. Quand on ne légifère pas, on trouve des excuses.

Christine Lagarde mentionnée in « Les Echos »

«Sans quotas les choses n’évoluent pas»

Car le succès de la loi Coppé ZImmerman a échoué à impulser ce mouvement paritaire dans les instances de direction. «Les Echos» rappelle que «Dans le SBF 120 (indice boursier), elles sont à peine 10 à la tête d’une entreprise». Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, estime dans une interview au Figaro que «sans quota, les choses n’évoluent pas». Une prise de position sans état d’âme qui renversent les arguments des détracteurs de cette méthode.

 Le quota suscite parfois des inquiétudes, mais il est nécessaire  pour rattraper un retard lié à des inégalités profondément enracinées dans les mentalités 

Elisabeth Moreno

Au premier rang desquel figure le Medef. L’organisation patronale a renouvelé son opposition. Car souligne son président, Geoffroy Roux de Bézieux, «Les instances dirigeantes ne fonctionnent pas selon des règles de rotation obligatoire. Pour renouveler les membres des Codir ou des Comex, il faut donc soit une démission, soit un licenciement». Faux prétexte pour la députée en charge de la proposition de loi qui argue que le « tempo » est suffisamment « long » pour permettre aux entreprises de s’adapter. Car si les quotas ne sont pas mis en place à terme, les sociétés auront encore 2 ans pour se mettre en conformité avec la loi.

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