Le 7 avril, le Sénat a confirmé par un vote la nomination de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême. Une première au sein de la plus haute instance constitutionnellc des Etats-Unis aujourd’hui à la main des conservateurs.
3 élus républicains se sont joints à l’ensemble des représentants démocrates pour faire entrer la juge progressiste à la Cour suprême. Agée de 51 ans, Ketanji Brown Jackson aura pour mission de se prononcer sur les questions de constitutionnalité concernant les sujets les plus sensibles dont le droit à l’avortement régulièrement menacé par les Etats conservateurs. Cette nomination est un succès pour le président Joe Biden qui s’y était engagé lors de sa campagne, un jour qualifié d’ « historique ».
Après plus de 4 heures d’audition, La juriste diplômé de Harvard a été confirmée dans sa nouvelle fonction par 53 voix contre 47. Un moment qu’elle a commenté, entourée du président américain et de la vice présidente Kamala Harris, première femme noire à occuper la fonction. « Il a fallu 232 ans et 115 nominations préalables pour qu’une femme noire soit choisie pour siéger à la Cour suprême des États-Unis », avant de poursuivre, « Mais nous avons réussi. Nous avons réussi. Nous tous. »
Un rôle model pour les jeunes femmes noires
Joe Biden s’est félicité que cette nomination propose de nouveaux rôles modèles : « Cela va faire briller tant de soleil sur tant de jeunes femmes, tant de jeunes femmes noires, tant de minorités » puis il a remercié les trois représentants républicains d’avoir voté pour la confirmation de Ketanji Brown Jackson. « Ils méritent un énorme crédit pour avoir mis de côté la partisanerie et rendu un jugement soigneusement réfléchi basé sur le caractère du juge. »
La magistrate, fille d’une mère directrice d’école et d’un père juriste, remplacera Stephen Breyer, 83 ans qui prend sa retraite. Si cette nomination a une haute valeur symbolique, elle ne modifiera cependant pas la composition de la Cour suprême. Les conservateurs nommés par les républicains conservent leur majorité de 6 contre 3. Mais le message le plus important rapporté par CNN (via France Info) est celui que la juge a tenu à adresser à ses deux filles Talia, 21 ans et Leïla, 17 ans. « Les filles, je sais que cela n’a pas été facile car j’ai essayé de relever les défis de jongler avec ma carrière et ma maternité. Et j’admets pleinement que je n’ai pas toujours trouvé le bon équilibre. Mais j’espère que vous avez vu qu’avec un travail acharné, de la détermination et de l’amour, cela peut être fait ».