Coup d’envoi pour le Forum Génération Égalité de Paris ce 30 juin. Le forum qui avait débuté en mars à Mexico arrive à Paris jusqu’au 2 juillet pour œuvrer en faveur de l’égalité hommes-femmes. Un forum qui existe depuis 26 ans, mais dont les résultats se font quelque peu attendre : le forum sera-t-il source de mesures concrètes ou un moyen pour les nations de redorer leurs blasons ?
Fondé en 1995, le Forum Génération Égalité est un rassemblement à échelle mondiale qui agit pour l’égalité femmes-hommes. Soutenu par l’ONU, le projet est porté par des associations féministes (le collectif Génération Féministe notamment) et a été inauguré ce matin au carrousel du Louvre par Emmanuel Macron. Une façon pour le président de réinviter la grande cause du quinquennat au centre du débat. Invitée de France Inter ce matin, la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Elizabeth Moreno a affirmé que les évolutions rendues possibles par le mandat d’Emmanuel Macron était particulièrement encourageantes, « C’est la première fois dans un quinquennat qu’en 4 années on vote 4 lois pour protéger les femmes ».
Des progrès insuffisants
Une évolution bienvenue mais insuffisante pour l’activiste Anne-Cécile Mailfert, fondatrice de la Fondation des femmes et militante pour l’égalité femmes-hommes. La féministe souligne que ce forum est un pas vers l’avenir pour une plus grande égalité, mais se désole de constater qu’à l’échelle mondiale, l’égalité femmes-hommes n’est à l’oeuvre dans aucun pays. La France doit servir d’exemple aux autres nations, puisqu’elle en a les capacités, mais ne peut pas prétendre à ce rôle en raison de l’insuffisance des mesures prises en faveur de cette égalité. « On n’a pas vraiment de leçons à donner à l’étranger au cours de ce forum si on n’est pas exemplaires nous-même en interne : or on n’a toujours pas fait ce qu’il faut, alors qu’on pourrait le faire. ».
Egalement invitée de la matinale, Hillary Clinton s’accorde avec Anne-Cécile Mailfert quant aux possibilités supplémentaires que le forum pourrait apporter. « Nous avons fait des progrès, des progrès clairs mais il y a encore des écarts énormes » constate l’ex candidate démocrate à la présidentielle américaine.
Investir 0,1% du PIB
Les associations féministes réclament de la part des gouvernements d’investir 0,1% du PIB des nations pour la lutte contre les violences sur les femmes et pour la promotion pour l’égalité entre les femmes et les hommes. 0,1%, une part bien mince du PIB dont les Etats ne semblent pourtant pas prêts à se séparer. Anne Cécile Mailfert dégaigne une punchline on ne peut plus claire, « stop talking, start funding ». (« arrêtez de parler, commencez à financer »).
Pour lutter contre la « pandémie de l’ombre », nom donné aux violences conjugales par l’ONU Femmes, Hillary Clinton propose d’autres solutions qui ont prouvé leur efficacité : la mise en place de quotas et la discrimination positive. Mais elle insiste plus particulièrement sur l’absolue nécessité de laisser les femmes accéder aux postes de pouvoir, afin qu’elles se fassent le reflet de ce dont les femmes ont besoin.
La France a pour sa part annoncé qu’elle financerait abondamment l’éducation des jeunes filles quant à la santé sexuelle, pour favoriser l’égalité dès le plus jeune âge. Une promesse dont chacun peut se réjouir mais qui souligne encore une fois la quantité de mesures nécessaires et aujourd’hui manquantes pour obtenir l’égalité femmes-hommes. L’Espagne reste en Europe le modèle à suivre comme l’a rappelé Anne Cécile Mailfert.
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