FESTIVAL DE DEAUVILLE : TOUJOURS UNE LARGE PLACE POUR LES RÉALISATRICES

Affiche Festival Deauville 2020
Affiche Festival Deauville 2020

Rare manifestation culturelle à se maintenir en présentiel, le festival du cinéma américain de Deauville aura lieu du 4 au 13 septembre dans un format revisité. Sans américains mais avec une sélection élargie, la 46ème édition met en avant 8 réalisatrices pour décrypter la société américaine.

Ils ont réussi à garder le cap. Bruno Barde directeur artistique du festival et Philippe Augier, le maire de Deauville ont affiché leur volonté de maintenir la fête du cinéma américain. « Deauville porte les espoirs de la profession » annonce tout de go le directeur général de LPSC (Le Public Système Cinéma) qui a fait le choix d’accueillir des films issus de festival annulés. Cannes d’abord mais aussi celui d’Annecy. 10 films de la sélection cannoise et 3 films d’animation grossiront la sélection américaine. « Mais le festival reste à 90% américain » rassure Bruno Barde.

L’ADN du cinéma indépendant

Dans un format revisité pour coller aux normes sanitaires, les organisateurs réaffirme l’adn du festival. « Les films retenus retracent pour partie les problématiques actuelles et sont bien le reflet d’une quête effrénée : recherche d’identité, urgence écologique, mythes et chimères, sexualité et incertitude d’avenir. » Et pour en attester la sélection fait la part belle à 8 réalisatrices dont les films seront scrutés par la présidente du jury, Vanessa Paradis, « artiste atypique et audacieuse que nous avons voulu honorer » et Rébecca Zlotowski, cinéaste et fondatrice du collectif 50/50 pour le jury de la Révélation.

Des réalisatrices engagées

Parmi les réalisatrices sélectionnées, Kitty Green, cinéaste australienne engagée. Elle a démarré sa carrière avec un documentaire sur le mou­ve­ment fémi­niste des Femen. Et dans le sillage de MeToo présente cette année The Assistant. Sur la base d’une centaine de témoignages, le film dénonce le harcèlement sexuel subi par les femmes dans l’industrie du cinéma. Ce long métrage a trouvé, selon le site d’information NME, un financement grâce au retentissement du mouvement MeToo. « Nous avons eu beaucoup de mal à obtenir l’argent, mais nous avons fini par trouver le bon groupe de producteurs indépendants » a confié la jeune réalisatrice.

Huit femmes

Avec Sophie Jones, la réalisatrice Jessie Barr s’empare du sujet de l’adolescence, Nicole Rieger poursuit sur la question des coûts des universités américaines. L’héroïne de Holler s’embarque dans un gang de ferrailleurs pour payer des frais de scolarité astronomiques. Eleonor Coppola (femme de Francis) prouve que l’âge n’est pas un obstacle à l’ambition puisqu’elle a réalisé à 80 ans son premier long métrage. Love is love is love est le second et s’intéresse aux relations de couples au travers de 3 histoires intimes. Kelly Reichardt, 3 ans après avoir été primée pour son thril­ler éco­lo­gique Night Moves, revient avec First Cow, un western qui raconte le rêve américain au travers de ses grands espaces. La réalisatrice de Lorelei Sabrina Doyle situe la quête du graal à Los Angeles. Miranda July et Emma Seligman complètent la sélection avec Kajillionaire et Shiva Baby.

Delphine Horvilleur rabbin jurée

Pour le jury, Bruno Barde mixe comme à son habitude des artistes aux univers parfois inattendus. Au côté de Vanessa Paradis, la philosophe et rabbin Delphine Horvilleur. Un choix qu’a expliqué Bruno Barde au Parisien. « Ce que j’ai trouvé séduisant chez Delphine Horvilleur, c’est d’abord ses livres. Peut-être que le fait qu’elle soit rabbin aboutit à ce qu’elle pratique la philosophie dans son vrai sens, c’est-à-dire l’amour de la sagesse« . Elle sera entourée du rappeur Oxmo Puccino, de la productrice Sylvie Pialat, des réalisateurs Yann Gonzales et Mounia Meddour, des comédiens Vincent Lacoste, Bruno Podalydès et de l’actrice Zita Henrot.

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