DES ELLES POUR ENTREPRENDRE, LE PROGRAMME QUI BOOSTE L’ENTREPRENEURIAT FEMININ

inciter les femmes a entreprendre
inciter les femmes a entreprendre

La Fondation Entreprendre dirigée par Blandine Mulliez et AXA inaugurent « des Elles pour entreprendre ». Un programme de trois ans doté de 900 000 euros destiné à promouvoir l’entrepreneuriat féminin. S’appuyant sur une étude réalisée par Opinion Way auprès de 503 entrepreneures à la tête de leur société depuis 5 ans, les partenaires souhaitent lever les obstacles qui freinent l’élan entrepreneurial chez les femmes. « Nous souhaitions mieux comprendre les besoins des femmes pour qu’elles entreprennent. Seules 30% d’entre elles se lancent » souligne Xavier de Peretti, le PDG d’AXA. L’assureur fort de sa présence au plus près d’un tiers des PME inscrit ce partenariat dans le droit fil d’une stratégie de mixité lancée avec Objectif équilibre 2020.

Fer de lance du programme, l’étude réalisée au mois de décembre 2016 diagnostique trois obstacles majeurs : la peur de l’endettement, le recrutement et la levée de fonds. Xavier Delattre, directeur général de la Fondation Entreprendre pointe la prudence financière des projets féminins. « Les sommes demandées sont sous dimensionnées. L’an dernier sur l’ensemble des fonds levés, 13% l’ont été par des femmes. Par ailleurs elles essuient deux fois plus de refus auprès des banques que les hommes ». Première explication de cette frilosité, le poids de la « charge mentale » portée par les femmes. « C’est un facteur de stress dont on a pas conscience. Même si aujourd’hui il y a un peu plus de répartition des charges familiales dans les couples » relève Catherine Tanazacq, entrepreneure dans l’âme, créatrice de MOOC sur l’art, en phase de re création d’entreprise.

 

J’ai toujours voulu être entrepreneure, simplement je ne savais pas comment m’y prendre. J’ai fait des essais peu concluants. La première fois je n’étais pas du tout entourée. J’y suis allée de facon complexe en partant à l’étranger, dans un pays que je ne connaissais pas, sur un secteur pas porteur. J’ai fait tout faux. Aujourd’hui mon objectif est de définir si mon nouveau projet sera un business rentable.

 

Voilà la question centrale du financement, invité essentiel de tout projet. « La bonne nouvelle c’est qu’il y a de plus en plus d’outils pour lever des fonds. Le crowdfunding, les assurance, la Banque Publique d’Investissement… » se réjouit Sandra Legrand, créatrice de la société Kalidéa. Le financement ne doit plus être un sujet tabou. Parler d’argent ça s’apprend. « Il faut tout se faire expliquer et recommencer jusqu’à ce que tout soit compris. Aller dans les réseaux pour se rassurer et s’apercevoir qu’on a toutes les mêmes problématiques. Oser demander et enfin financer la croissance ».

Une synthèse quasi exhaustive des thématiques du MOOC gratuit qui démarrera le 15 mai sur inscriptions (déjà ouvertes) sur le site des-elles-pour-financer-son-entreprise.com. 6 semaines pour s’approprier les conseils pratiques d’entrepreneuses aguerries sur la base de 5 modules de formation à suivre 24h/24. Cerise sur le gâteau, les deux dernières semaines seront consacrées à la préparation du dossier de financement. « On espère 3 à 4000 personnes en ligne. Les 5 plus assidues bénéficieront d’un accompagnement personnalisé par le réseau les Pionnières ».

Geneviève Bouché, Docteur en prospective et futorologie, passée par les fourches caudines de grands groupes, aujourd’hui consultante en management de l’innovation s’emballe sur cette question. « Je n’ai pas été accompagnée » ! Et cela dès les prémices entrepreneuriales. « Un soir toute guillerette j’annonce que je crée ma boite. Silence de mort autour de la table ! Mon père gromelle dans sa serviette. Ecoute ma chérie il y a déjà assez de travail pour faire tourner les entreprises qui existent alors tu vas pas te mettre à créer ta propre entreprise. Le patriarche avait parlé ». Loin de se décourager, l’entrepreneure regrette toutefois d’avoir été seule à porter son entreprise et s’interroge au delà de la nécessité des outils propres à booster l’entrepreneuriat féminin du rôle indispensables des hommes.

 

L’entreprise apparait comme une opportunité, un choix, un booster. Pour 91% des entrepreneures interrogée c’est une chance. 84% sont prêtes à recommencer, pour 56% c’est la même la ressource principale du foyer. Etude Opinion Way

 

« Je prône la complémentarité parce que l’homme fondamentalement va à la chasse. il va chercher les racines, le bois, les silex, la grotte… Donc quand il part, il part pour le nuage d’incertain et la femme est obligée de travailler la certitude. C’est pour ça qu’ils sont complémentaires ». Même regard pour Catherine Tanazacq. « Dans la création d’entreprise on a aussi une démarche de perfectionnisme. On attend que tout soit parfait pour se lancer. Je vois aussi les limites du 100% féminin et je pense qu’on a besoin de ces différentes approches. La mixité est nécessaire ».

Au delà de la formation, le programme « des Elles pour entreprendre » se déploiera aussi à destination des associations qui favoriseront l’entrepreneuriat féminin par le biais de trois appels à projet dotés de 600 000 euros. Le premier sera consacré à l’accompagnement individualisé, le deuxième devra répondre à la question de la prise de risque. « Il faut envisager tous les accélérateurs de re création. Il s’écoule en moyenne 8 ans pour rebondir après un échec » déplore Jérôme Gervais, directeur des programmes de la Fondation Entreprendre. Le dernier vise spécifiquement l’entrepreneuriat au sein des campus étudiants notamment par le biais des serious game. Ils verront le jour d’ici 2018.

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