EMPOWERMENT : CE QUE LES DIVORCES DE MELINDA GATES ET MACKENZIE SCOTT NOUS APPRENNENT

Melinda Gates Mackenzie Scott
Capture Instagram compte Melinda Gates Mackenzie Scott (pic Elena Seibert)

Les divorces des épouses des milliardaires Bill Gates et Jeff Bezos, une fois leurs aspects financiers évoqués, pourraient révéler d’autres enseignements profitables à la plupart des femmes de 50 ans. Un âge pivot à plus d’un titre.

Au coeur de l’actualité, le divorce de Melinda (56 ans) et Bill Gates annoncé sur Twitter suscite le débat tant le partage des richesses semblent hors norme. Et tout aux investigations sur les origines de la séparation et du comportement du fondateur de Microsoft, peu relève que l’âge de ces ex épouses impliquent un cursus assez commun d’empowerment. Si on veut bien oublier leur statut de milliardaires.

Dans un article de Forbes (en anglais), Avivah Wittenberg-Cox souligne que l’histoire de leur divorce raconte en creux un parcours «typique». «La femme pas tout à fait égale épouse un homme légèrement plus âgé et plus puissant, parfois le patron. Elle évolue lentement, mais sûrement, et acquiert sa propre voix et son propre pouvoir». A la cinquantaine, écrit l’experte en leadership, les femmes sont prises entre deux feux, l’indépendance et la longévité.

La hausse des «divorces gris»

Une interrogation qui conduit aux Etats-Unis comme en France à un boom des «divorces gris», comprendre après 50 ans. Dans une récente étude, L’INED chiffre cette évolution. La part des divorces des femmes de 50 ans et plus est passée de 11% à 29% entre 1996 et 2016. Alors que la tendance est à la baisse, les divorces entre 50 et 60 ans augmentent. Toutefois, cette issue peut être le résultat d’autres formes de rivalités au sein du couple. La contributrice évoque une lutte de pouvoir plutôt qu’un rapport inégalitaire de genre. «Melinda a dû se battre pour obtenir le droit de cosigner le rapport publié par la Fondation Gates qu’elle codirigeait».

L’ex femme de du patron d’Amazon n’est pas en reste. Mackensie Scott (51 ans) se place d’emblée comme une philanthrope active avec 4% des parts de la multinationale. Et accorde avec peu de conditions 1,7 milliard de dollars à 116 associations américaines en l’espace de quelques mois. La romancière qui a étudié la littérature avec Toni Morrison à Princeton souhaite bouleverser les codes du genre. Kathleen McCarthy, directrice du Center on Philanthropy au Graduate Center de CUNY cité par le New York Times estime que Mme Scott et Melinda Gates «sont des femmes qui veulent être vues et entendues à part entière».

Les femmes de 50 ans sont des «pionnières»

Comme le souligne Joseph Coughlin, le directeur du «Age lab» rattaché au Massachusetts Institute of Technology, «les femmes femmes plus âgées peuvent parfois avoir l’impression qu’elles sont invisibles sur leurs lieux de travail et aux yeux des entreprises, mais elles sont en fait les pionnières que les autres devraient surveiller». Ce constat vaut aussi pour les ex épouses de milliardaires, Mackenzie Scott ayant quitté Amazon pour élever ses 4 enfants et publier son 1er roman après avoir été la 1ère salariée du géant du commerce.

La question de l’empowerment des femmes de 50 ans évolue rappelle Kathleen Mac Carthy. «Dans l’ancienne génération, c’était assez facile, vous faisiez un don important à l’école de commerce où votre mari avait obtenu son diplôme et vous y apposiez son nom». S’emparer de causes personnelles pour sortir de l’ombre de leurs époux impacte à ce niveau d’investissement les enjeux sociétaux. Ainsi Mélinda Gates a concentré ses objectifs sur l’accès des femmes les plus pauvres à la contraception et «à la façon dont les femmes vivent et travaillent dans le monde» selon la Fondation Bill et Melinda Gates.

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