DES MILLIERS DE MÈRES DE DISPARUS MANIFESTENT AU MEXIQUE

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© illustration Pexels

« Où sont nos enfants ?» ont scandé lundi des milliers de femmes dans plusieurs villes du Mexique, à l’occasion de la Fête des mères dans le pays. Elles dénoncent l’inaction des pouvoirs publics, alors que plus de 85 000 personnes sont comptées comme disparues depuis 2006. 

Elles n’ont « rien à fêter » le 10 mai, jour de la Fête des mères au Mexique. Lundi, plusieurs milliers de femmes ont défilé, principalement dans le centre de Mexico et dans plusieurs autres villes du pays, pour dénoncer l’inaction des autorités pour rechercher leurs fils et leurs filles disparues.

Depuis la fin de l’année 2006, au moment où le gouvernement a lancé une offensive militaire antidrogue controversée, le Mexique comptabilise plus de 85 000 personnes disparues, selon des chiffres rendus public début avril par le sous-secrétaire aux droits humains Alejandro Encinas. À ce chiffre s’ajoute une hausse de la mortalité dans le pays, avec plus de 326 000 homicides enregistrés entre 2006 et 2020, selon l’Institut national de statistiques et de géographie. 

80 000 disparus catalogués comme délinquants au Mexique

Alors depuis 10 ans, des femmes organisent la « Marche pour la dignité nationale » lors de la Fête des mères, pour partager leur indignation contre le pouvoir. « Quand on a porté plainte, on nous a dit que ceux qui disparaissaient étaient des délinquants. Ce n’est pas possible de cataloguer 80 000 disparus comme des délinquants. C’est scandaleux d’entendre cela. Et puis on a voulu nous faire croire qu’il avait disparu volontairement, qu’il était parti en voyage », déclare María Delfina Castillo au micro de RFI, en parlant d’un de ses fils disparus. 

La passivité des autorités a poussé les familles à créer des brigades de recherches qui parcourent le pays. Beaucoup comptaient sur l’arrivée de la gauche au pouvoir pour les aider dans ces investigations, depuis l’élection du président Andres Manuel Lopez Obrador en 2018. Premier candidat de gauche élu président depuis 1929, il avait fait de la lutte contre la corruption et la violence l’un de ses principaux thèmes de campagne. L’année suivante, il a créé la Commission nationale de recherche de personnes disparues. Mais des charniers continuent d’être régulièrement découverts dans le pays, sans qu’un nom soit retrouvé pour chacune des victimes. 

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