DANONE : LE LEADERSHIP ENCOMBRANT DE CÉCILE CABANIS

Cécile Cabanis
Cécile Cabanis ©extrait Utube BPI inno génération

L’actuelle numéro 2 du groupe Danone serait sur le départ. Cécile Cabanis, 48 ans, ne succèdera pas au PDG Emmanuel Faber. Une grave crise de gouvernance comme le révèle Challenges qui au delà du profond remaniement annoncé confirme la difficulté d’accéder au sommet de la pyramide du pouvoir pour les femmes.

La directrice générale Finances, stratégie, datas, cycles et achats quittera son poste en février 2021 après 16 années au sein du groupe. Sur son profil LinkedIn elle annonce son départ. « Maintenant, Danone doit franchir une nouvelle étape, se construire sur de nouvelles bases, et entrer dans un nouveau cycle de 3 ou 5 ans. C’était pour moi le bon moment de me poser une question essentielle : est-ce que je me projette dans ce nouveau cycle et m’engage pour plusieurs années, ou pas ? ». L’ingénieure agronome avait pour mission d’intégrer la transformation écologique de l’entreprise dans les objectifs financiers.

Une entreprise à mission

Un défi qui s’est traduit par la transformation du groupe laitier en entreprise à mission. Ce qui implique la réalisation d’objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. Danone est devenue ainsi la première société cotée à revêtir cette forme introduite par la loi PACTE en 2019. Mais face à la crise du COVID, « Emmanuel Faber, Cécile Cabanis, le Comex et le Conseil d’administration travaillent, depuis juillet et après plusieurs mois d’observation, sur un plan d’adaptation de l’entreprise au nouvel environnement et aux nouveaux enjeux du secteur » a déclaré la direction de Danone. Avec la volonté de « remodeler » le groupe par filiales géographiques et non plus par pôle métiers, Emmanuel Faber n’envisage pas de partager le pouvoir avec Cécile Cabanis.

Ne pas céder le pouvoir

Comme le révélait Challenges le 16 octobre, le départ de la numéro 2, leader opérationnelle du groupe laisse entrevoir une fois de plus le long parcours des femmes vers le sommet. « Certains administrateurs commencent à reprocher ouvertement au PDG du groupe de n’écouter personne et d’agir seul avec une forme de mépris » relate le magazine économique. Un discours qui tranche avec celui de Cécile Cabanis lors du meeting Bpifrance Inno Generation (oct 2019). « Je rêvais d’aller chez Danone car ces leaders étaient inspirants, avait une vraie vision au delà du métier ».

Le fond et la forme

« Parfois le collectif vous gomme comment peut-on garder sa singularité, son talent, son unicité au service du collectif ? poursuit-elle. On serait tenter de répondre jusqu’à ce que la question du partage du pouvoir est en jeu. A l’occasion de sa nomination à la tête du groupe en 2017, les médias décrivaient Emmanuel Faber comme un homme atypique pour le job. Plaidant pour une justice sociale qui refuserait une course au profit aveugle, le successeur de Franck Riboud se présentait comme un réformateur du capitalisme.

Céline Cabanis qui confiait avoir trouvé sa voie en dehors des chemins qu’on avait balisés pour elle ne se revendiquait pas comme « ambitieuse ». Une qualité qui a du mal à se conjuguer au féminin. Pourtant grâce à vision engagée et durable, elle avait été désignée en septembre, « Femme du développement durable » 2020 des Trophées des Femmes de l’industrie organisés par L’Usine Nouvelle.

Laisser un commentaire

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.