CONFINEMENT : DES LIVRES, DU PQ, DE LA FARINE ?

Le confinement qui a débuté vendredi soir à minuit va-t-il susciter à nouveau des comportements erratiques ? Ruée vers les hypermarchés, razzia sur le papier toilette et la farine. Des voix de plus en plus fortes s’élèvent contre la fermeture des librairies. La même peur du manque est à l’œuvre. Alors qu’est-ce qui est vraiment essentiel ?

Comment autoriser l’ouverture des grandes enseignes qui surfent sur la vente de livres en ligne et interdire aux libraires indépendants d’exercer leur métier ? Emoi du monde de la culture déjà fortement impacté par la crise sanitaire. A la fermeture des théâtres, des cinéma et des lieux d’exposition faut-il ajouter la privation d’une soupage de liberté culturelle ? Apparemment oui. Encore une fois pas de nourriture de l’esprit pourtant aident à l’évasion. Le monde de la culture déjà fortement décimé par la fermeture des théâtres, cinéma et lieux d’exposition s’indigne à juste titre.

Ouvrir les librairies c’est la norme

François Busnel, présentateur cathodique de « La grande librairie » a réagi. « Fermer les librairies, c’est condamner tout un pan de l’économie culturelle, sans doute à vaciller, pour certains à disparaître ». Et a annoncé la mise en ligne d’une pétition pour demander la réouverture des librairies. Dans un long post Instagram, il précise. « Ouvrir les librairies, ce n’est pas faire une exception, c’est la norme : le combat contre l’obscurantisme qui nous menace passe par la lecture ». Dans ce climat anxiogène où l’éducation est le remède, les passeurs de mots sont indispensables.

Dans un mauvais timing, coincée entre la remise de prix littéraires (Les Goncourt sont reportés par solidarité) et Noël, cette fermeture des librairies indépendantes est un boulevard pour Amazon. Son patron, Jeff Bezos peut se frotter les mains car face à la polémique le gouvernement a annoncé vendredi soir par « souci d’équité » la fermeture des rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées. « Un souci de responsabilité » affirme le directeur général de la Fnac, Enrique Martinez dans un communiqué.

Polémiques

Les politiques sont montés au créneaux. La maire de Lille, Martine Aubry défend sur Twitter l’ouverture des librairies,« Le livre est un soutien de première nécessité pendant le confinement » estime-t-elle, tout comme Anne Hidalgo pour qui c’est « une erreur de sacrifier la culture ». Et appelle à ouvrir les commerces de proximité. Mais d’autres voix expriment un contre argumentaire. Sur Twitter le compte La libraire fâchée déroule un long post où elle expose la condition des employé.es des librairies. « Quant à ceux.celles qui parlent de la Culture avec un grand C. C’est un mythe. La Culture, ce sont des femmes très mal payées, pour la plupart ultra diplômées et donc (très) frustrées ».

Dans le même temps la Belgique a fait un choix inverse et a déclaré les libraires « commerces essentiels ». Courrier International relaie les propos du vice-Premier ministre Georges Gilkinet. « Il nous semble essentiel de développer une attention à l’égard des plus fragiles mais aussi au niveau de la santé mentale de tous les belges. La culture a un énorme rôle à jouer en la matière ». D’autres lui rétorqueront, que les confiné.es ont toujours la possibilité de (re)lire tous les ouvrages rangées dans leur bibliothèque.

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