CARMEN MOLA ROMANCIÈRE LAURÉATE DU PRIX PLANETA EST UN TRIO MASCULIN

Carmen Mola Prix littéraire Planeta

Coup de tonnerre dans le monde littéraire espagnol. Lors de la remise du prix Planeta à l’écrivaine Carmen Mola pour son roman « La Bestia », trois hommes se sont levés pour empocher le prix de un millions d’euros.

Carmen Mola signe une trilogie policière à succès et la biographie que lui consacrait son agent (depuis réécrite) la décrivait comme une autrice née à Madrid, frisant la petite cinquantaine. Jamais photographiée de face, un mystère entourait son identité, un anonymat mystérieux à la sauce Elena Ferrante, l’autrice italienne et inconnue de la saga « L’amie prodigieuse ». Un story telling bien orchestré puisque l’autrice espagnole était présentée comme une mère de famille de trois ans.

Stupéfaction générale lorsqu’à l’annonce de son nom, trois hommes se sont levés pour recevoir le prix littéraire espagnol le plus richement doté. Jorge Diaz, Agustin Martinez et Antonio Mercero, scénaristes quinquagénaires pour la télévision espagnole se sont abrités derrière un pseudo féminin pour écrire les 3 opus de Elena Blanco. « « Nous ne nous sommes pas cachés derrière une femme, juste derrière un nom » a justifié Agustin Martinez à El Païs, relève Le Monde.

Carmen Mola, un pseudo bien marketé

Une opération marketing qui a fonctionné puisque les auteurs ont vendu 400 000 exemplaires de la trilogie. Un peu de J K Rowling pour la femme qui écrivait à ses heures perdues, une version Jekyll et Hide, où comment peut on sortir des histoires aussi sanglantes en dehors des heures de bureau ? Toutefois, le procédé n’est pas nouveau. Romain Gary obtient le Goncourt 1975 avec « La vie devant soi » sous le pseudo de Emile Ajar. Mais le plus souvent ce sont les femmes qui empruntent des noms masculins pour contourner « la La misogynie du milieu littéraire » expliquait le journaliste Mario Baudino au magazine Le Point. A commencer par George Sand.

La supercherie n’a pas amusé l’écrivaine féministe Beatriz Gimeno qui a twitté : «Au-delà de l’utilisation d’un pseudonyme féminin, ces gars-là répondent à des interviews depuis des années. Ce n’est pas seulement un nom, c’est un faux profil qui a conquis les lecteurs et journalistes. Escrocs ». Un désaveu pour l’autrice qui avait placé l’un des titres dans ses recommandations de lectures féministes.

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