BELÉN GARIJO, 60 ANS, INTÈGRE LE GROUPE RESTREINT DES DIRIGEANTS D’ENTREPRISES COTÉES ALLEMANDES

Belén Garijo
Belén Garijo

Samedi, l’Espagnole a pris la tête de l’entreprise pharmaceutique allemande Merck, cotée au DAX, le principal indice boursier allemand. Déjà habituée à avoir été la « première femme » à occuper des fonctions tout au long de sa carrière, elle poursuit sur cette voie. 

C’est une Espagnole qui vient de prendre la tête de l’une des 30 entreprises allemandes cotées au DAX, le principal indice boursier allemand. À 60 ans, Belén Garijo, née en Castille, a succédé samedi à Stefan Oschmann au poste de direction de l’entreprise pharmaceutique Merck. 

Cela faisait plusieurs mois que le groupe préparait cette transition, qui vient un peu bousculer le DAX, l’équivalent du CAC 40. Belén Garijo devient la première femme à diriger seule l’une des entreprises qui y sont représentées, comme BMW, Adidas, Allianz ou BASF. Une « première » qui n’en est pas vraiment une pour la soixantenaire, habituée à avoir été la « première femme » à occuper des fonctions, comme elle l’a déclaré à plusieurs reprises en interview. Auparavant, seule l’Américaine Jennifer Morgan avait figuré parmi les dirigeants du DAX, lorsqu’elle a codirigé d’octobre 2019 à avril 2020 le groupe informatique allemand SAP.

À la tête d’une entreprise de 58 000 salariés

Belén Garijo ne débarque pas de nulle part. Cela fait 10 ans qu’elle est une des figures de Merck, qu’elle avait intégré après une expérience à Sanofi. Au cours de cette décennie, elle s’est démarquée en contribuant à la restructuration de l’activité pharmaceutique et en confiant des moyens plus amples au département de recherche et de développement. Elle a aussi ouvert de nouveaux marchés aux États-Unis et en Chine. Durant ces 10 années au cours desquelles elle est devenue numéro 2 du groupe, la valeur de l’action de Merck est passée d’une trentaine d’euros en 2011 à 146 euros aujourd’hui. Belén Garijo prend la tête d’une entreprise aujourd’hui présente dans plus de 150 pays et qui emploie 58 000 personnes. 

Plus de diversité et de parité

L’Espagnole s’est lancée dans l’industrie pharmaceutique après avoir étudié la médecine. C’est au cours de sa première expérience, en tant que médecin en pharmacologie clinique à l’hôpital La Paz, à Madrid, qu’elle a compris l’importance d’apporter une individualisée aux patients. « Sans cette perspective, nous traitons seulement des maladies, par les gens », a-t-elle décrit dans une tribune publiée en octobre dans Time (en anglais). Or, il y a un manque de diversité criant dans les études cliniques, comme elle le rappelle. Les minorités n’y sont pas assez représentées, comme les femmes, les personnes noires et latinos, tandis que les hommes et les Asiatiques y sont surreprésentés. 

Contre la discrimination positive

La diversité et la parité feront donc partie des objectifs de Belén Garijo à la tête de Merck. Le groupe compte actuellement environ 35 % de femmes parmi ses effectifs. « C’est plus que dans de nombreuses entreprises, mais nous ne sommes pas encore arrivés au but », a-t-elle expliqué à l’agence de presse allemande DPA. La soixantenaire s’oppose pourtant aux quotas pour y parvenir, déclarant être « contre toute forme de discrimination, y compris la discrimination positive », estimant qu’elle est parvenue à se faire une place parmi les dirigeants allemands en « travaillant dur » et en « profitant des opportunités lorsqu’elles se sont présentées ».

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