Après la décision de la Cour suprême d’annuler le droit à l’avortement, de grandes entreprises et certains Etats dont la Californie se mobilisent pour aider les américaines victimes de la politique réactionnaire des hauts juges.
La Cour suprême américaine a annulé le 24 juin l’arrêt Roe Wade qui garantissait le droit à l’avortement au niveau fédéral. Concrètement cela signifie que 26 Etats pourraient interdire l’IVG. Selon la Dr Herminia Palacio, présidente et directrice générale de l’Institut Guttmacher « De nombreux États ont déjà mis en place des politiques restrictives qui rendent difficile ou impossible l’accès aux soins en matière d’avortement (…) Le mois dernier, l’Oklahoma est devenu le premier État à interdire complètement l’avortement alors que Roe est toujours techniquement en vigueur ».
Dès l’annonce de la plus haute juridiction 13 Etats ont dégainé une législation déjà prête, des triggers Laws. Le Missouri s’est félicité d’être le premier Etat à interdire totalement l’avortement même en cas de viol ou d’inceste.La moitié des Etats américains pourraient à terme interdire ou restreindre le droit à l’avortement. Dans la foulée, la Cour suprême pourrait poursuivre sa politique de faire des femmes des sous citoyennes en s’en prenant à la contraception, au mariage homosexuel…
La mobilisation s’organise
De nombreuses personnalités se sont exprimées sur les réseaux sociaux. « J’ai le cœur brisé aujourd’hui. J’ai le cœur brisé pour les gens de ce pays qui viennent de perdre le droit fondamental de prendre des décisions éclairées sur leur propre corps » a écrit Michelle Obama sur Instagram. « C’est vraiment incompréhensible et démoralisant de devoir expliquer à ma fille de 11 ans pourquoi nous vivons dans un monde où les droits des femmes se désintègrent sous nos yeux » a twitté la chanteuse Maria Carey.
Des entreprises américaines ont choisi de se résister en apportant leur aide aux femmes qui voudraient avorter. Amazon, Netflix, Tesla et Starbuck débloquent des moyens financiers pour payer les coûts de transport des employées qui devraient de déplacer pour avorter. Walt Dysney remboursera ces frais aux femmes qui devraient changer d’Etat pour pratiquer une IVG. Le patron du site Yelp, Jeremy Stoppelman a également réagi : « La décision de la Cour suprême « met en danger la santé des femmes, les prive de leurs droits et menace de démanteler les progrès que nous avons réalisés vers l’égalité des sexes sur le lieu de travail ».
Au total, chiffre les Echos, un million d’américaines pourraient bénéficier de ces aides. Les grandes entreprises organisent la résistance, un contre-pouvoir financier se met en place avec des Etats comme la Californie qui va devenir un « sanctuaire ». Le gouverneur démocrate Gavin Newsom a pris position : « L’avortement est légal en Californie. Cela restera ainsi. Je viens de signer un projet de loi qui fait de notre État un refuge sûr pour les femmes de tout le pays. Nous ne coopérerons avec aucun État qui tenterait de poursuivre des femmes ou des médecins pour avoir reçu ou fourni des soins reproductifs». L’Etat a voté la création d’un fonds d’avortement.